Pourquoi mesurer le radon chez soi est essentiel en Bretagne

La Bretagne, région emblématique par ses paysages côtiers et son patrimoine bâti, cache sous ses terres un danger invisible : le radon. Ce gaz radioactif naturel, issu de la désintégration de l'uranium présent dans les sols granitiques, s'infiltre silencieusement dans nos habitations. Aujourd'hui, la vigilance s'impose plus que jamais pour préserver la qualité de l'air intérieur et protéger la santé des habitants.

Le radon en Bretagne : comprendre les risques pour votre santé

Le radon est un gaz radioactif naturellement émis par le sol breton, particulièrement riche en granit armoricain et en roches contenant de l'uranium. Invisible, inodore et incolore, il échappe totalement à nos sens. Pourtant, Neosfair, l'expert en dosimètre radon en Bretagne, accompagne aujourd'hui particuliers et professionnels pour détecter et traiter ce risque méconnu mais bien réel. Le phénomène de désintégration de l'uranium dans le sous-sol produit ce gaz qui remonte vers la surface et s'infiltre dans les bâtiments par les fissures, les caves, les vides sanitaires non ventilés et les canalisations. Une fois à l'intérieur, il peut s'accumuler dangereusement dans les espaces clos mal aérés.

Qu'est-ce que le radon et pourquoi la Bretagne est-elle particulièrement concernée

La Bretagne figure parmi les régions françaises les plus exposées au radon. L'Autorité de sûreté nucléaire considère cette zone comme présentant un potentiel radon élevé en raison de la nature géologique du territoire. Le socle granitique qui caractérise la région contient naturellement de l'uranium, dont la désintégration produit du radon-222. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : environ 82% de la population bretonne réside dans une zone à potentiel radon significatif. Le territoire national est divisé en trois catégories : la zone 1 correspond à un potentiel faible, la zone 2 à un potentiel faible avec facteurs géologiques particuliers, et la zone 3 à un potentiel significatif. Les quatre départements bretons comptent un grand nombre de communes classées en zones 2 et 3. Les Côtes d'Armor recensent 274 communes en zone 3 sur un total de 362, le Finistère en compte 246 sur 281, l'Ille-et-Vilaine 224 sur 351, et le Morbihan 206 sur 256. Cette classification reflète la réalité géologique du territoire et justifie pleinement la nécessité d'une surveillance accrue dans la région.

Les conséquences sanitaires de l'exposition au radon dans votre logement

L'exposition prolongée au radon constitue un réel danger pour la santé. Classé comme cancérigène certain par l'Organisation mondiale de la santé depuis 1987, ce gaz représente la deuxième cause de cancer du poumon en France après le tabac. Les descendants solides du radon, notamment le polonium, se fixent sur les particules présentes dans l'air que nous respirons. Une fois inhalés, ces éléments radioactifs se déposent sur les parois des voies respiratoires et émettent des rayonnements ionisants qui peuvent endommager les cellules pulmonaires. En Bretagne, le radon représente plus de la moitié des sources d'exposition aux rayonnements ionisants annuels. Le risque devient particulièrement préoccupant lorsque l'on combine exposition au radon et tabagisme : cette association multiplie par plus de 20 le risque de développer un cancer du poumon. On estime à environ 3 000 le nombre de décès annuels en France liés au cancer du poumon causé par l'exposition domestique au radon. Pourtant, environ 40% des Bretons n'ont jamais entendu parler de ce gaz, ce qui souligne l'urgence d'une sensibilisation accrue. Le climat humide breton et le manque d'aération dans certaines habitations anciennes favorisent l'accumulation du gaz dans les espaces de vie, augmentant d'autant l'exposition des occupants.

Comment procéder à la mesure du radon dans votre habitation bretonne

Face à ce risque sanitaire avéré, la mesure du radon s'impose comme une démarche de prévention essentielle. Pour les établissements recevant du public situés en zone 3 ou ceux qui dépassent 300 becquerels par mètre cube en zones 1 et 2, notamment les écoles, crèches et établissements de santé, la mesure est obligatoire tous les dix ans. Elle doit être réalisée par un organisme agréé et les résultats doivent être affichés. Pour les particuliers, bien qu'aucune obligation réglementaire n'existe concernant les habitations privées, la mesure du radon reste fortement conseillée, surtout dans les zones à potentiel significatif. La concentration de radon se mesure en becquerels par mètre cube. Le niveau de référence retenu est de 300 becquerels par mètre cube en moyenne annuelle dans les bâtiments. Au-delà de ce seuil, des actions correctives deviennent nécessaires pour réduire l'exposition.

Les méthodes de détection du radon adaptées aux logements bretons

Plusieurs solutions permettent de mesurer efficacement la présence de radon dans son logement. Les dosimètres passifs constituent une méthode simple et peu coûteuse : ces petits dispositifs discrets se placent dans les pièces de vie les plus basses de l'habitat pendant une période de deux à trois mois, idéalement durant la période de chauffe hivernale lorsque les fenêtres restent fermées et que la concentration de radon atteint son maximum. Une fois la période écoulée, le dosimètre est envoyé en laboratoire pour analyse. Cette méthode fiable donne une mesure moyennée sur la durée de pose, représentative de l'exposition réelle des occupants. Pour une mesure instantanée et un suivi en temps réel, il existe également des détecteurs électroniques comme le Radon Eye. Ces appareils fournissent des résultats immédiats et permettent d'observer les variations de concentration selon les heures de la journée et les conditions d'occupation du logement. Les maisons particulièrement à risque sont celles construites sur un sol granitique, bâties en pierres, mal aérées, sans vide sanitaire ventilé ou encore équipées d'appareils de combustion qui créent une dépression favorisant la remontée du gaz depuis le sol. Dans ces configurations, la mesure devient d'autant plus indispensable.

Interpréter les résultats et agir selon les seuils de concentration mesurés

L'interprétation des résultats de mesure guide les actions à entreprendre. En dessous de 300 becquerels par mètre cube, aucune action corrective n'est obligatoire, mais il reste recommandé de maintenir une bonne aération du logement. Entre 300 et 1000 becquerels par mètre cube, des mesures préventives s'imposent pour limiter l'exposition. Au-delà de 1000 becquerels par mètre cube, des actions correctives deviennent impératives, notamment dans les établissements publics. Les solutions de remédiation varient selon la concentration mesurée et la configuration du bâtiment. Les gestes simples incluent l'aération quotidienne du logement pendant au moins dix minutes, recommandation suivie par 94% des Bretons. La vérification du bon fonctionnement du système de ventilation constitue également une mesure de base essentielle. Pour les concentrations plus élevées, des travaux plus importants peuvent s'avérer nécessaires : amélioration de l'étanchéité du bâtiment au niveau des fissures et des passages de canalisations, installation ou renforcement de la ventilation mécanique, traitement du soubassement par mise en dépression du sous-sol ou du vide sanitaire. Les vendeurs et bailleurs de biens immobiliers situés dans les communes de catégorie 3 ont l'obligation légale d'informer les acquéreurs ou locataires sur le risque radon. Cette obligation d'information lors des transactions immobilières vise à sensibiliser davantage la population. Des réunions d'information destinées aux professionnels concernés se tiennent régulièrement, comme celle organisée le 7 novembre 2023 à Pontivy. Les professionnels du bâtiment peuvent contacter le CSTB pour obtenir des conseils sur la prévention et les travaux de remédiation. Des outils pédagogiques sont également disponibles pour les projets locaux de sensibilisation, incluant flyers, affiches, infographies et boîtes à outils. L'Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection mène régulièrement des opérations de contrôle dans les établissements recevant du public et intensifie cette année ses actions en direction des habitations privées pour encourager les mesures individuelles. Face à cet enjeu de santé publique, la vigilance collective et les mesures préventives constituent les meilleures protections contre ce danger invisible mais bien réel qui menace la qualité de l'air intérieur des habitations bretonnes.

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