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GEOPOLITIQUE

Moldavie et Russie

La situation en Géorgie

Josette DURRIEU, 1ère Vice Présidente de l’Assemblée Parlementaire de l’Union de ’Europe Occidentale en charge des problèmes de Sécurité et de Défense et Experte sur les problèmes des « conflits dits gelés » de l’Europe de l’Est et du Caucase (Géorgie : Ossétie du Sud et Abkhazie et Moldavie : Transnistrie), souhaite préciser sa vision de la situation.

A propos de ces conflits, il y a deux questions à se poser :
– Que veut la Russie ?
– Jusqu’où peut-on laisser la Russie « aller trop loin » ?

A l’évidence, la Russie est au cœur de ces problèmes :

Depuis la dislocation de l’empire soviétique après 1991, la Russie subit, sans l’accepter, la

fuite des anciens pays satellites vers l’Europe et vers l’OTAN.

Mais elle subit aussi la politique agressive des Etats-Unis avec l’installation, dans ces mêmes

pays, du « parapluie anti-missiles » et les conséquences de la faiblesse de l’Europe et de son

absence de politique de défense autonome.

La Russie refuse pourtant ce statut de pays affaibli et humilié :

Elle veut reconquérir sa place politique et stratégique, être reconnue comme une

puissance.

Et elle y parvient, en déstabilisant les pays en question ; en maintenant « des abcès de

fixation » et des conflits latents dits « gelés », avec une présence militaire pour assurer une

soit-disant « mission de pacification » qu’elle s’est attribuée sans que la Communauté

internationale, Europe et Etats-Unis, tente de protester.

Pourquoi ?

Parce que la Russie reste un partenaire incontournable et que l’on ménage.

Faible militairement, elle garde, cependant, un pouvoir de nuisance important.

Jusqu’où peut-on laisser la Russie « aller trop loin » ?

L’agression délibérée de la Géorgie est une atteinte inadmissible aux droits d’un pays

démocratique, souverain et à son intégrité territoriale. Quelles seront les conséquences de ces

évènements ?

En même temps la Russie affirme sa puissance énergétique en maîtrisant avec la société

Gasprom tous les grands gisements de pétrole et de gaz d’Asie Centrale ; les réseaux de

distribution, les marchés d’Europe et les prix.

Or, la Géorgie est une zone de transit essentielle. La Russie ne peut pas laisser échapper le

contrôle stratégique de cette zone du Caucase.

La politique Russe est menée avec cynisme et efficacité. La Russie gagne du temps et du

terrain et elle a déjà gagné « la guerre énergétique ».

Au mépris des Etats et des peuples, la Russie est partie, à tout prix, à la reconquête de sa

puissance. Quels en sont les risques immédiats et globaux pour la stabilité du Caucase,

de l’Europe et du Monde ?

Josette DURRIEU

Le 14 août 2008

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