Elections législatives CHISINAU : 6 Mars 2005-03-06
Aujourd’hui les Moldaves sont appelés à élire le parlement. La Commission Centrale annonce que ces élections se déroulent normalement. Pas de problèmes signalés dans les 1938 bureaux de votes. Ce matin le taux de participation est faible dans les villes. Dans les villages ce taux est supérieur mais la Commission n’a pas de statistiques. A 14 H le taux de participation est d’environ 30% et de seulement 13% à Chisinau. Pour que ces élections soient valides la Loi exige une participation supérieure à 50% plus une voix. Ce taux devraient être atteint vers 16 heures.
Infos 17 H : taux de participation 49,6 %
20 H : taux de participation 58,9 %
22 H : taux de participation 63,71 %
Premiers résultats partiels :
PCRM – 40 %
BMD – 29 %
PPCD – 14 %
PSDM – 5 %
Patria Rodina – 4. %
Selons les premiers sondages, le Parti communiste n’obtiendra pas la moitié des mandats au parlement. L’incertitude sur les résultats est de 3 à 5 %. Pour avoir des élus au parlement il faut un minimun de 6% des voix. La projection des sièges au parlement est :
PCRM – 49 mandats
Le bloc pour la Moldova Démocratique – 35 mandats
PPCD – 17 mandats
7/3/05 7 H Les résultats sur 97,36% des bulletins sont :
PCRM – 46.09% ,
BMD – 28.30%,
PPCD – 9.10%,
“Patria-Rodina” – 5.01%,
PSDM – 2.94%,
Mouvement “Ravnopravie” – 2.89%,
PTCDM – 1.47%
PDSEM 1.69%
Le Parti Comuniste au pouvoir a donc gagné ces élections. Mais aux dernières législatives en 2001, le PC qui défendait alors des positions pro-russes, avait obtenu plus de 50% des suffrages et 71 des 101 sièges du parlement. C’est en effet le Parlement qui élit le président de la république Moldave. Le score du président Vladimir Voronin ne pourrait ainsi représenter qu’une victoire en demi-teinte. Il ne pourrait en effet obtenir que 59 sièges contre 61 nécessaires pour élire le président.
Le Parti Comuniste a affirmé pendant ces élections sa volonté de se rapprocher de l’ Union Européenne. Les deux principaux partis de l’opposition moldave ont eux aussi plaidé pour un rapprochement avec l’Occident, le Bloc Moldavie démocratique souhaitant un renforcement des liens avec l’UE tout en maintenant ceux avec la Russie et le Parti populaire chrétien-démocrate prônant l’intégration à l’Otan. Les partis pro-russes sont les grands perdants de ces élections. les relations avec la Russie sont au plus froid à cause pricipalement de la Transnistrie. Les députés russes ont recommandé de suspendre les importations de produits moldaves et de couper le robinet énergétique.
Le Parti communiste (PCRM) est arrivé en tête des élections législatives qui se déroulaient le 6 mars. Le parti du Président de la République, Vladimir Voronin, a recueilli 42% des suffrages et remporte cinquante-six sièges. Il est cependant en recul de 7,9 points et perd quatorze sièges par rapport au précédent scrutin du 25 février 2001.
Le Bloc électoral Moldavie démocratique (BMD), présidé par le maire de la capitale Chisinau, Serafim Urecheanu, arrive en deuxième position et obtient 28% des voix et trente-quatre sièges. Cette coalition de centre-gauche -soutenue par la Russie et par les autorités de Transnistrie, toutes deux désireuses d’affaiblir le Parti communiste- est composée de trois formations : le Parti démocratique, présidé par Dumitru Diacov, ancien président du Parlement, l’Alliance « Notre Moldavie » co-présidée par l’ancien Premier ministre, Dumitru Braghis, Veaceslas Untila et Serafim Urecheanu, et le Parti social-libéral d’Oleg Serebrian.
Le Parti populaire chrétien-démocrate (PPCD), formation de centre-droit dirigée par Iurie Rosca, recueille 14% des suffrages et remporte dix sièges. Le Président, leader du Parti communiste au pouvoir, a effectué peu avant les élections une volte-face politique, tournant le dos à la Russie et dénonçant l’ingérence de Moscou dans les affaires intérieures pour regarder du côté de l’Union européenne. Cette nouvelle orientation pro-européenne a été adoptée à l’unanimité lors du congrès du PCRM en décembre 2004. Le divorce entre les deux pays date de novembre 2003 lorsque Vladimir Voronin a refusé de signer le plan Kozak élaboré pour résoudre le conflit opposant la Moldavie et la Transnistrie, prétextant que celui-ci « avait été établi sans consulter l’Union européenne que la Moldavie a l’intention de rejoindre ». En février dernier, Vladimir Voronin a signé un plan d’action avec la Commission européenne dans le cadre de la politique de voisinage de l’Union et demandé à l’Europe sa participation dans le règlement du conflit qui oppose son pays aux séparatistes de Transnistrie. Le Président a également conclu des accords avec la Roumanie voisine, pays avec lequel il entretenait jusqu’alors des rapports difficiles. Le nouveau Président roumain, Traian Basescu, est d’ailleurs venu en visite officielle à Chisinau en janvier dernier. Vladimir Voronine a également rencontré quelques jours avant les élections législatives le Président ukrainien, Viktor Ioutchenko, et reçu à Chisinau le Président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, venu le soutenir à la veille des élections. Le retournement du Président moldave a privé les formations de l’opposition de l’essentiel de leur programme politique. Le Bloc électoral « Moldavie démocratique » est favorable à un rapprochement avec l’Ouest mais souhaite maintenir les relations avec la Russie. Quant au Parti populaire chrétien-démocrate, il a surenchéri en se déclarant en faveur d’une intégration de la Moldavie à l’OTAN. Après le succès de sa formation aux élections législatives, Vladimir Voronin devrait être prochainement réélu Président de la Moldavie. Il n’aura pas trop des quatre années à venir pour solidifier la démocratie en Moldavie où la moitié des habitants vivent sous le seuil de pauvreté et dont un tiers de la population active a émigré depuis l’indépendance de 1991 et pour parvenir à résoudre le conflit avec la Transnistrie.